Quand on pense à l’émerveillement, ce sont souvent des images de moments rares et précieux qui surgissent : un coucher de soleil spectaculaire au cœur d’un paysage à couper le souffle, ou encore la magie d’un parc illuminé, nous plongeant dans un tourbillon de sensations inédites. On associe cette émotion à l’exceptionnel, au dépaysement ou à l’inconnu, comme si elle ne pouvait éclore que face à ce qui sort de l’ordinaire.
Mais si je vous disais qu’il n’y a nul besoin de partir loin, ni de chercher l’inédit pour ressentir de l’émerveillement ? Et si, au contraire, il s’épanouissait dans le familier, dans ce qui nous entoure chaque jour, dans ces instants qu’on pense déjà connaître ? Comme la gratitude, l’émerveillement n’est-il pas avant tout une manière de regarder ce qui est déjà là – de s’attarder sur ce qui paraît ordinaire pour mieux en goûter l’extraordinaire ?
C’est exactement ce que j’ai ressenti, de manière inattendue, lors d’une promenade en famille au Colorado provençal.1 Ce lieu, je le connaissais bien. C’est un site classé de carrières d’ocre que je trouve magnifique et je savais quelles couleurs m’attendaient, quels sentiers allaient se dévoiler sous nos pas. J’étais entourée de visages familiers : mes enfants, mon mari, ma maman et son compagnon. Rien de tout cela ne m’était inconnu. Et pourtant, à chaque instant, c’est bien un émerveillement renouvelé qui a pris vie.

Dans cet article, je vous invite à m’accompagner sur ce chemin et à explorer ce paysage qui a éveillé mon regard et nourri mon émerveillement. Peut-être y trouverez-vous, vous aussi, une invitation à poser un regard neuf sur votre quotidien et à vous laisser toucher par l’émotion. Ensemble, suivons le fil rouge de l’émerveillement…
💓 Le corps en écho : ressentir l’émerveillement

✍️ Mes yeux s’ouvrent en grand, un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Mon sourire grandit tandis que ma respiration ralentit, profonde, apaisée. Une pluie de paillettes semble m’entourer et me réchauffer. Une douce chaleur, mêlée à une pointe d’excitation, envahit mon corps. Je sais que ce moment est spécial, parce que je choisis de le percevoir ainsi. Ce qui paraît ordinaire pour d’autres devient extraordinaire grâce à mon intention.
Cette chaleur qui naît au creux de mon tronc irradie doucement dans chacun de mes membres. Je suis émerveillée que cela existe, émerveillée d’en être témoin. La vie est éphémère, tout est si fragile et temporaire. Mais dans ces instants suspendus d’émerveillement, j’effleure le miracle de l’existence.
Je ressens mon souffle chaud et le battement apaisant de mon cœur.Une brise légère, chargée des effluves du thym sauvage, emplit mes narines. Cette fragrance me ramène aux balades en Provence avec mon père, aujourd’hui disparu. Elle porte désormais la tendresse de ces souvenirs précieux. Je tends soudain l’oreille, attentive, et apprécie les pépiements d’oiseaux, devinant leur présence cachée dans les arbres alentours.

✍️ Et puis, il y a la lumière. Elle me fascine. Les rayons du soleil dansent sur l’eau qui miroite, caressent ma peau et illuminent les pierres aux teintes chaudes. Ce spectacle naturel est, pour moi, saisissant de beauté. Je ferme les yeux pour mieux absorber ce moment, puis je les rouvre : tout semble encore plus vibrant, plus intense.
Je vois mes enfants courir devant nous, leurs éclats de rire se mêlant à leurs cris d’émerveillement. La main chaude de mon mari, dans la mienne, m’ancre dans cet instant. Et je me dis que c’est un miracle !
Pour moi, l’émerveillement, c’est cela : poser un regard empli de gratitude et d’excitation mêlées sur le monde qui nous entoure. Chaque instant peut devenir un cadeau, pour peu qu’on choisisse de le voir ainsi.
✨ Les messages que livre l’émerveillement
✅ De la conscience de l’extraordinaire…
Certains instants n’arrivent qu’une fois dans la vie : la première fois que l’on voit la mer ou la neige, le premier baiser, les premiers pas d’un·e enfant, son premier mot. Je me souviens parfaitement du jour où ma fille m’a regardée profondément puis a prononcé son premier « maman » ! 🥹 Ou encore de ce dîner en amoureux avec mon mari, au coucher de soleil, sur une île corallienne de l’océan indien… ✨ L’émerveillement, c’est cette émotion pétillante qui nous rappelle combien ces moments sont précieux, justement parce qu’ils ne se reproduiront pas. C’est ce caractère unique qui leur donne toute leur valeur.

✅ …au plaisir de savourer l’ordinaire
Pourtant, l’émerveillement peut aussi naître des choses les plus ordinaires et répétitives. À l’instar de la gratitude, c’est une émotion qu’on peut cultiver en prêtant attention aux détails qui nous entourent. Pour ma part, je ressens un émerveillement sincère à chaque lever et coucher de soleil. Bien qu’ils se produisent chaque jour, chacun est unique, offrant une expérience et un détail singulier à savourer.
De même, l’émerveillement me traverse à chaque maternité. Par maternité, je ne désigne pas uniquement la grossesse et l’accouchement, mais aussi tout ce qui s’ensuit : cette aventure de mère qui se construit jour après jour. Ce n’est pas quelque chose extraordinaire dans l’absolu ; c’est même au cœur de l’histoire de l’humanité. Et pourtant, cet émerveillement, commencé quand j’ai appris que je portais la vie, se poursuit encore aujourd’hui et m’émeut profondément. Depuis leur naissance, combien d’heures ai-je passées à contempler mes enfants, émerveillée par le miracle d’avoir donné vie à ces petits êtres ? Combien d’heures à réaliser que mon corps pouvait les nourrir ?
Je ressens aussi ce même émerveillement dans l’amour que je partage avec mon mari. Des milliards de personnes s’aiment ou se sont aimées à travers les âges, mais le fait que ce soit lui, que ce soit moi, que nous nous soyons choisis… cela me bouleverse encore si régulièrement !

✅ L’émerveillement, un miroir de ce qui compte pour nous
Il me semble important de souligner que l’émerveillement n’est pas un état figé ; il se transforme au gré des étapes de notre vie et de nos expériences. Avant d’être mère, je ne comprenais pas ce qui pouvait tant émouvoir les parents dans les petits progrès de leurs enfants. Puis je suis devenue maman, et mon regard a changé. Aujourd’hui, même si je ne ressens pas cet émerveillement viscéral pour les progrès des enfants des autres, je suis extrêmement touchée de voir mes proches s’émerveiller des progrès de leurs bébés. Cela me rappelle combien l’émerveillement est un miroir de ce qui est essentiel à nos yeux. L’émerveillement intervient en effet quand ce qui, pour chacun·e de nous, résonne profondément en soi.

🧭 L’émerveillement, cette boussole intérieure

✅ Le regard des enfants comme guide
L’émerveillement, chez les jeunes enfants, est une émotion primaire, instinctive et lumineuse. Ils·elles s’étonnent des moindres détails, de ce que, nous, adultes, considérons souvent comme insignifiant.
Pendant la promenade, ma fille, qui marchait devant nous, a laissé échapper un grand :
✨ Waaawwwwww ✨ ! ! ! 🤩
Ma maman, amusée, m’a alors fait remarquer combien on pouvait entendre son émerveillement, même à distance.
Mon fils, lui, s’est arrêté devant un arbre creux. Là où je n’avais vu qu’un simple trou, lui avait remarqué qu’il y avait de l’eau à l’intérieur. Fasciné, il m’a montré sa découverte, comme s’il s’agissait d’un trésor caché.

Le compagnon de ma maman, en voyant son intérêt, lui a dit en plaisantant qu’il pourrait y avoir un animal caché. Mon fils lui a répondu que l’important c’était la présence de l’eau dans cet arbre. Bon beau-père, toujours souriant, lui a répondu : « Alors, qui sait, peut-être qu’il y a même un poisson dedans ?! » Mais au-delà de la plaisanterie, ce qui avait captivé mon fils, c’était la présence inattendue de l’eau, ce petit détail qui, pour lui, transformait l’ordinaire en merveilleux.
Ainsi, le regard des plus jeunes, si pur et direct, nous rappelle combien l’émerveillement prend racine dans la simplicité et dans l’attention portée aux petites choses. En observant la nature à travers leurs yeux, c’est un peu comme si on retrouvait cette boussole intérieure, celle qui nous guide vers ce qui est beau sans que nous ayons besoin de chercher loin.
✅ Pleine conscience et pleine présence
Cette promenade formait une grande boucle, sans limite de temps et sans récompense à l’arrivée. Marcher ensemble à travers ce paysage était, en soi, la raison d’être de cette sortie.

Dans ce cadre, où aucun challenge ou timing ne s’imposait, nous étions pleinement présent·e·s, chacun·e absorbé·e par ce qui nous entourait. Libérés des attentes, nous avons laissé l’émerveillement venir naturellement, en posant notre attention sur chaque détail, chaque couleur, chaque souffle de vent. Ressentir l’émerveillement, c’était ça : être tout entier·e là, ouvert·e·s à la beauté de l’instant.

✅ L’émerveillement comme outil de reconnexion
Cette balade dans le Colorado provençal peut se lire comme la métaphore de la façon de cultiver l’émerveillement au quotidien. En posant intentionnellement notre attention sur les petits détails, comme la couleur du ciel ou le murmure du vent dans les branches d’un arbre, l’émerveillement devient un acte de reconnexion avec le présent. C’est une façon de ralentir, de se recentrer et de s’ouvrir aux beautés simples de notre environnement. Dans un monde où tout va si vite, cette émotion nous ramène à des moments d’apaisement et de gratitude, nous rappelant qu’il suffit parfois de regarder autour de nous pour renouer avec le bonheur et la sérénité.

🔍 Dans les coulisses de cet article
J’ai cette habitude de m’émerveiller d’un rien. Par exemple, au collège, lors de mes cours, je n’hésite pas à dire à mes élèves :
Oooh, écoutez ! Un oiseau ! ✨
C’est un petit moment suspendu dans la journée, une invitation à se connecter à la nature. Le chant mélodieux des oiseaux, par sa simplicité, me fascine toujours, et même si cela peut sembler anodin, j’aime croire que ces pauses permettent à chacun·e de prendre un instant pour respirer, se centrer, et se reconnecter au présent. C’est peut-être une manifestation de mon trouble de l’attention (!), mais je trouve que ces moments d’écoute partagée apportent une cohésion de classe, et font toute la différence dans le climat scolaire. D’ailleurs, j’organise régulièrement des cours en extérieur, mais c’est un sujet que je pourrais développer dans un autre article…
📚 L’émerveillement à travers les âges, entre histoire, littérature et sciences
🧐 Étymologie du mot émerveillement
Le mot émerveillement trouve ses racines dans le verbe latin mirari, qui signifie « s’étonner, être surpris·e ». Il est lié à la notion de miraculum (« prodige, merveille, chose extraordinaire »), ce qui montre que, depuis l’origine, l’émerveillement est perçu comme une réaction face à l’extraordinaire, à ce qui dépasse l’entendement ou la compréhension immédiate. Il est souvent associé à une forme de transcendance ou de révélation, ce qui nous amène à la dimension spirituelle ou philosophique de l’émotion.

📜 Citation inspirante
Dans son recueil Tremendous Trifles, l’écrivain britannique Gilbert Keith Chesterton explore l’idée de trouver de l’aventure dans les petits moments de la vie. Dans le premier essai, il met en scène deux garçons qui formulent des vœux opposés : Paul souhaite devenir un géant pour visiter le monde entier, mais il se lasse rapidement car tout semble insignifiant à ses yeux. Pierre, quant à lui, choisit de devenir minuscule, ce qui transforme le jardin en un vaste monde plein de merveilles à découvrir.
Chesterton conclut ainsi :
The world will never starve2 for want of wonders ; but only for want of wonder.
Gilbert Keith Chesterton, Tremendous Trifles
(Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles mais uniquement par manque d’émerveillement.)
📖 Conseil de lecture
Dans Le Parti pris des choses, Francis Ponge transforme les choses les plus ordinaires en sources d’émerveillement et de poésie, en s’attardant sur des éléments du quotidien : une orange, le pain, ou encore les arbres.
Dans son texte sur La Pluie, il décrit ainsi avec minutie et sensibilité un phénomène banal, mais infiniment complexe et varié :
« La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c’est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d’un grain de blé, là d’un pois, ailleurs presque d’une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la plus court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d’un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. […] »
En revisitant des objets banals avec tant de soin, Francis Ponge illustre combien l’émerveillement est à portée de main. Une lecture idéale pour qui souhaite réapprendre à s’étonner et à célébrer le quotidien…
🔬 Les bienfaits de l’émerveillement : une perspective scientifique
De nombreuses études récentes ont mis en évidence les bienfaits de l’émerveillement, soulignant qu’il joue un rôle essentiel dans la santé mentale, la cohésion sociale, ainsi que dans les processus d’apprentissage.
✅ L’émerveillement et ses impacts sociaux et psychologiques
L’émerveillement est un phénomène psychosocial bénéfique, notamment dans les contextes éducatifs et sociaux. Il peut être cultivé dans divers environnements pour favoriser un meilleur vivre-ensemble. Cela se traduit par une meilleure connexion avec autrui et une plus grande ouverture à la diversité des expériences humaines.3
✅ L’émerveillement et son rôle dans la formation émotionnelle et sociale
L’émerveillement est également un moteur d’engagement et de transformation. Il stimule l’implication dans les interactions sociales et renforce les processus d’apprentissage. En particulier, l’émerveillement améliore l’attention et la mémoire, ce qui en fait un levier précieux dans l’éducation et le bien-être scolaire. Cela suggère que cultiver l’émerveillement dans des environnements comme les écoles pourrait améliorer la concentration et encourager un apprentissage plus profond.
✅ Les bases neurologiques des émotions et leur rôle dans l’émerveillement
Sur le plan neurologique, une étude a exploré les structures cérébrales impliquées dans les émotions, notamment l’amygdale. Cette région du cerveau joue un rôle crucial dans l’évaluation des stimuli émotionnels et l’activation de réactions face à des expériences qui suscitent l’émerveillement, comme la beauté ou la nouveauté. Ce mécanisme biologique renforce l’idée que l’émerveillement est non seulement une émotion profonde, mais aussi un processus neurologique essentiel pour l’adaptation et la réponse aux expériences nouvelles et stimulantes.4
🛠️ Guide d’application : faire place à l’émerveillement dans votre quotidien
Dans notre quotidien effréné, s’émerveiller nécessite de ralentir. Pour voir la beauté, il est nécessaire de prendre le temps de s’arrêter, d’observer et d’être pleinement présent·e. L’émerveillement naît souvent dans ces instants où l’on laisse de côté les urgences pour se concentrer sur les détails, aussi simples soient-ils. En ralentissant, nous permettons à notre regard de se poser sur l’extraordinaire qui réside dans l’ordinaire. Pour cultiver l’émerveillement au quotidien, rien de tel que de faire appel à nos cinq sens, véritables portes d’entrée à la beauté du monde qui nous entoure.

✅ La vue
Prenez le temps de distinguer ces détails qui échappent souvent à votre attention : la texture d’une feuille, les jeux de lumière sur une façade, les nuances d’un ciel au crépuscule.
✅ L’ouïe
Écoutez les sons du monde : le chant des oiseaux au matin, le bruit apaisant du vent dans les arbres, ou même les murmures discrets de la ville.
✅ Le toucher
Touchez des objets qui vous entourent : la douceur d’un tissu, la rugosité d’une pierre, la chaleur de la main d’un·e enfant dans votre main.
✅ L’odorat
Prenez le temps de respirer les odeurs : celle d’un plat en train de cuire, de la pluie sur le sol, de l’odeur d’une personne que vous aimez.
✅ Le goût
Savourez chaque bouchée, qu’il s’agisse d’un plat préparé avec soin ou simplement d’un fruit de saison.
✍️ À vous de jouer !
Partagez dans les commentaires vos réflexions ou vos propres méthodes pour faire émerger l’émerveillement au quotidien. Je ne vous ai donné que des exemples : il existe mille et une façons de cultiver cette émotion précieuse et nourrissante dans notre vie de tous les jours ! Je me réjouis de découvrir vos retours…
💡 En savoir plus sur le challenge et sur Lison Novaretti, l’autrice de cet article
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- Rustrel est un village du Vaucluse, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, au cœur du Parc naturel régional du Luberon. Il est célèbre pour le Colorado provençal, un site classé de carrières d’ocre aux teintes spectaculaires de rouge, d’orange et de doré, situé dans une zone Natura 2000 soumise à une réglementation stricte. Le site propose deux circuits de randonnée : le « circuit du Sahara » (2,1 km, dénivelé de 10 m) et le « circuit des belvédères » (3,9 km, dénivelé de 72 m). Autrefois, l’ocre extraite servait principalement à épaissir le caoutchouc et comme pigment pour les peintures et usages alimentaires. Bien que l’exploitation ait atteint son apogée entre 1876 et 1930, l’utilisation de l’ocre comme pigment reste d’actualité. ↩︎
- To starve en anglais signifie « mourir de faim » ou « être affamé ». Dans la citation de Chesterton, « The world will never starve for want of wonders ; but only for want of wonder, » to starve est utilisé de manière figurée, pour dire que le monde ne souffrira jamais d’un manque de choses merveilleuses, mais bien plutôt d’un manque de capacité à s’émerveiller. ↩︎
- Necker Sophie, Rémon Joséphine, « AAC n°40 – L’émerveillement : de l’émotion individuelle au geste social », dans Revue ¿ Interrogations ?, https://www.revue-interrogations.org/AAC-no40-L-emerveillement-de-l ↩︎
- G. Simic & Al., Understanding Emotions: Origins and Roles of the Amygdala, Cells, in Biomolecules, 2021, 11(6), 823, https://doi.org/10.3390/cells11060823. ↩︎
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