L’empathie

Spread the love

On pense souvent que l’empathie est une qualité innée, réservée à certain·e·s, tandis que d’autres en manqueraient. Et si je vous disais que l’empathie s’apprend ? Qu’elle se cultive, grandit, et peut même devenir un levier puissant contre des comportements comme le harcèlement ?

J’ai vécu cette expérience de l’empathie à l’état pur lors d’une journée portes ouvertes à la Fondation Frédéric Gaillanne, école d’éducation de chiens guides exclusivement destinée aux enfants aveugles et malvoyants ou atteints d’autres formes de handicap.

Expérience immersive à la Fondation Frédéric Gaillanne : guidée par un chien, j’ai eu un aperçu du quotidien d’une personne aveugle.
Cette expérience incarne pour moi l’empathie, cette capacité à se mettre à la place d’autrui.

Percevoir ce que l’autre ressent : l’empathie à l’œuvre

Quand les mots des autres résonnent en écho dans notre cœur

Je me souviens de ce moment particulier, assise au milieu des participants, lors de la cérémonie de remise officielle des chiens guides. Déjà plusieurs mois s’étaient écoulés depuis la formation des binômes chien-enfant. Chaque témoignage résonnait en moi comme une onde de choc. Leurs mots, empreints de sincérité, traversaient la salle pour toucher mon cœur. Chacun·e partageait son expérience avec une simplicité désarmante, évoquant la douleur du handicap, l’isolement, puis la joie d’un quotidien transformé grâce à l’arrivée de son compagnon à quatre pattes et à la sociabilisation retrouvée.

Daphné, une jeune aveugle, nous dit ainsi avec beaucoup d’humour :

💭Au lycée, maintenant, on me demande comment s’appelle mon chien. Avant, on ne m’avait jamais demandé comment s’appelait ma canne… Shelby est devenue la mascotte !


Cette anecdote en dit long sur la transformation de son rapport aux autres. Sa mère avait ajouté, les yeux brillants :

💭 Shelby, c’est plus qu’un chien, c’est un prolongement d’elle-même. Avant, Daphné était comme amputée. Maintenant, elle est entière.

Eden expliqua de son côté :

💭 J’ai toujours détesté la canne. Depuis que j’ai Sepia, je suis plus détendu et ça me fatigue moins parce que je sais qu’elle est là. En plus de me guider, elle est une compagnie. Ça m’a aussi appris la responsabilité, car il faut s’en occuper.

D’autres témoignages, tout aussi émouvants, se sont succédés. Llewellyn avait décroché scolairement et ne voulait plus sortir. Sa sœur nous a expliqué le bouleversement entraîné par l’arrivée de la chienne dans leur foyer :

💭 Quand Nala est arrivée, ça a tout changé. C’était un peu comme une renaissance… Et notre relation aussi a changé.

Je vous invite à découvrir le parcours inspirant de cette jeune femme sur son compte Instagram une_patte_atypique qui sensibilise sur le handicap invisible qu’est l’autisme.

Llewelyn à la guitare et sa sœur au violon. Je vous invite à découvrir le parcours inspirant de cette jeune femme sur son compte Instagram @une_patte_atypique qui sensibilise sur le handicap invisible.
Llewelyn à la guitare et sa sœur au violon.

Puis il y avait Louise, dont la mère confiait avec gratitude :

💭 Sunset lui a apporté la joie de vivre, la confiance en elle et l’estime d’elle-même. Toute la famille a retrouvé le sourire.

Mais aussi Roxane, qui parlait de Speed :

💭 On n’a jamais l’impression d’être seule. C’est rassurant. Il me suffit de regarder Speed et je retrouve de l’énergie.

💓Le corps en écho : ressentir l’empathie

Ces témoignages m’ont touchée en plein cœur. Très vite, les larmes me sont montées aux yeux, mon ventre s’est serré. En écoutant leurs récits, j’imaginais ce que ces enfants avaient traversé : le désespoir de ne jamais revoir un jour, la colère, le chagrin, mais aussi l’espoir et la confiance retrouvée grâce à leur nouveau compagnon de vie.

Ce n’était pas de la simple compréhension intellectuelle. Leurs voix, parfois brisées, leurs larmes… tout me poussait à ressentir avec eux. À cet instant, j’ai compris que l’empathie est un choix conscient d’ouvrir son cœur, de s’immerger dans l’expérience d’autrui, même sans le connaître.

Je vous livre mes notes sur ce moment…

écriture l'empathie

✍️ Je suis dans le moment présent. Écoute active. Mon cœur bat à l’unisson des leurs. Ni anxiété, ni pitié, ni recherche frénétique d’être utile ou de trouver des solutions… Juste être là, présente. Écouter, apprendre, comprendre. Je suis ancrée. Je me lie à ce qui nous relie : notre humanité. Je me lie à ces jeunes, à leurs familles, aux familles d’accueil des chiens guides, aux membres de la Fondation, aux bénévoles… Je ressens dans mon cœur, qui bat si fort, à quel point nous nous ressemblons.

✍️ Bien que ces personnes ne soient pas en contact direct avec moi, et que la scène ainsi que les autres participants nous séparent, je ressens une connexion profonde et une vague d’espoir en l’humanité. Mes larmes coulent doucement, comme des perles d’émotions variées qui s’ajoutent à un collier invisible, représentant notre humanité commune. Je suis avec elles, je suis avec eux. Leurs confidences me parviennent comme des trésors inestimables, dignes d’être inscrits au patrimoine immatériel de l’humanité.

Comment inviter l’empathie dans sa vie ?

Ce que l’empathie n’est pas

empathie versus sympathie apprentie girafe
Cette image met en scène la différence entre la sympathie et l’empathie. Découvrez d’autres riches illustrations sur le site de l’Apprentie Girafe.

Lorsque j’ai commencé à être référente harcèlement dans mon collège, certaines situations me bouleversaient profondément. Ressentir la souffrance de l’autre au point d’en éprouver soi-même de la douleur ne constitue pas de l’empathie, mais de la sympathie. La sympathie peut nous empêcher d’être pleinement présent·e·s pour l’autre, car nous nous laissons submerger par nos propres émotions, ce qui nuit à notre capacité d’accompagnement authentique.

Adopter une autre approche est possible, en créant un véritable espace d’écoute (et non de projection). Laisser l’autre s’exprimer librement, sans faire d’hypothèses sur ce qu’il traverse. J’ai ainsi appris à accueillir les témoignages des élèves sans me laisser submerger. Même si je reste une personne très sensible, ma posture a évolué. J’ai trouvé un juste équilibre entre accueil, compréhension et présence. Cela me permet d’établir des connexions authentiques tout en préservant ma propre sensibilité.

✨Le message que livre l’empathie

L’empathie nous enseigne que chaque interlocuteur ou interlocutrice est un être humain, porteur de forces et de faiblesses, de pensées et d’émotions. Elle nous invite à partager l’intimité de l’autre, à entrer en connexion désintéressée, et à établir des relations authentiques au-delà des apparences.

Par ailleurs, c’est en nous entraînant à ressentir cette empathie envers les personnes envers lesquelles elle nous paraît impossible que nous musclons véritablement notre cerveau. Sachez que les relations les plus difficiles sont souvent les plus riches d’enseignements — non pas pour accepter ou valider leurs points de vue, mais pour comprendre que d’autres manières de voir les choses existent et sont possibles.

L’empathie envers soi-même

Cette image met en lumière l’importance de l’auto-empathie. Découvrez d’autres illustrations tout aussi évocatrices sur le site de l’Apprentie Girafe.

Face aux événements extérieurs qui nous touchent, à la confusion ou à l’inquiétude, il est crucial de se rappeler que nous avons le pouvoir d’offrir à nos émotions un espace d’accueil inconditionnel. L’auto-empathie est un outil précieux pour clarifier ce que l’on ressent. Elle nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes, de retrouver notre discernement, et de prendre soin de notre bien-être émotionnel.

Voici quelques étapes pour se reconnecter à soi-même :

▶️ Respirer profondément. Prendre un moment pour se recentrer et revenir à l’instant présent.

▶️ Noter ses pensées. Écrire ce que l’on se raconte à propos de la situation, sans jugement.

▶️ Distinguer les faits des interprétations. Identifier ce qui est réel et ce qui relève de ses perceptions et projections.

▶️ Écouter son cœur et son corps. Prendre le temps de ressentir les émotions qui émergent, sans chercher à les réprimer.

▶️ Se connecter à ses besoins. Réfléchir à ce dont on a besoin pour se sentir mieux.

▶️ Laisser émerger des idées. Penser à des actions concrètes qui pourraient permettre de vivre davantage selon ses aspirations et ses envies.

🎯 Cette boussole intérieure : ce que l’empathie nous apprend

Nous sommes des êtres sociaux, et l’empathie joue un rôle essentiel dans notre survie. Elle est fondamentale pour le bon fonctionnement des groupes, que ce soit à l’école, en famille ou ailleurs. En cultivant l’empathie, nous encourageons la coopération et favorisons le bien-être collectif.

L’empathie nous recentre sur le moment présent

Lorsque nous ressentons de l’empathie pour autrui, nous sommes pleinement ancrés dans le moment présent. Il n’y a ni ruminations sur le passé ni projections vers l’avenir : tout se suspend dans cet instant de partage. Mon expérience à la Fondation Gaillanne a été pour moi une forme d’empathie pure. Je n’avais nul besoin de :

❌ Rebondir avec des questions.

❌ Réfléchir aux actions à mettre en œuvre.

❌ Chercher des mots réconfortants.

J’avais juste à accueillir ce qui était partagé. Juste – accueillir – ce – qui – est – partagé.

L’empathie, un antidote à l’indifférence et à l’isolement

En nous engageant à ressentir les émotions d’autrui, nous découvrons de multiples raisons d’établir des connexions authentiques, créant ainsi un cercle vertueux d’échanges et de soutien. Bien que se concentrer sur les émotions des autres puisse sembler contre-intuitif dans un monde tourné vers soi, cette démarche est profondément enrichissante. Éprouver de l’empathie, c’est un peu comme méditer : cela consiste à diriger notre attention vers l’autre, à l’ici et maintenant, tout en reconnaissant la valeur inestimable des relations humaines.

L’empathie, une clé contre le harcèlement scolaire

La roue des émotions est un outil que j’utilise pour aider les enfants à exprimer leurs ressentis et leurs besoins, leur permettant ainsi de prendre du recul sur leurs expériences. Nommer permet toujours un recul salutaire. Cette roue est très utile également pour les adultes. Vous pouvez la retrouver sur le site de L’autrement dit.

En tant que référente harcèlement depuis plusieurs années, j’utilise l’empathie pour responsabiliser mes élèves et prévenir les situations de harcèlement. Elle constitue une émotion fondamentale dans la lutte contre le harcèlement, car elle permet de comprendre les souffrances des autres et de se mobiliser pour les aider. C’est une compétence qui s’apprend.

🔍Dans les coulisses de cet article

Expérience immersive

J’ai participé à une expérience immersive sous bandeau avec un chien guide à la Fondation Frédéric Gaillanne. J’ai trouvé que ça incarnait parfaitement l’empathie : se mettre à la place des personnes aveugles ou malvoyantes. J’ai été profondément touchée par cette expérience. Tout d’abord, j’ai rencontré des difficultés à me laisser guider et à marcher avec aisance, ce qui m’a demandé de lâcher prise et de faire confiance à l’animal. Quand j’ai réalisé que le chien savait ce qu’il faisait et était en réalité mon meilleur allié, j’ai pu relâcher la pression et m’autoriser à me laisser guider.

J’ai observé que, contrairement à moi, mes enfants étaient détendus dès le début de l’expérience et ont fait entièrement confiance au chien guide. Ils étaient plongés dans le moment présent, en pleine interaction avec l’animal, tandis que j’étais accaparée par une anticipation négative. Cela se voit à travers le sourire confiant et radieux de ma fille face à l’expression crispée de mon visage…

Ma pépite : ce que m’a appris la médiation animale

Lors des portes ouvertes de la Fondation Frédéric Gaillanne, j’ai échangé avec la monitrice en équithérapie Cynthia Beaubreuil, à qui j’ai posé la question suivante :

Enfants sur des chevaux

Comment les animaux supportent-ils la charge émotionnelle qu’ils absorbent lors des séances de médiation, qu’il s’agisse de poneys avec les enfants, de chiens guides ou même de chiens présents dans les tribunaux pour accompagner les victimes ?

Sa réponse m’a profondément touchée et fait écho à notre propre expérience humaine. Elle m’a expliqué que les animaux vivent dans le moment présent. Lorsqu’ils travaillent, ils en sont conscients, grâce à des signaux clairs, comme les harnais portés par les chevaux et les chiens. Ce temps de travail est clairement distinct du temps de repos, qui se passe dans un espace dédié à leur récupération. Elle a également souligné l’importance d’une alimentation saine et d’une bonne hydratation, tout en insistant sur le besoin de courir et de jouer pour relâcher les tensions accumulées. Enfin, les câlins et caresses aident aussi à libérer les émotions.
Cela m’a fait réaliser que nous partageons ces mêmes besoins physiologiques.

Nous aussi, en particulier celles et ceux dont le métier est centré sur les relations humaines, avons besoin de sommeil de qualité, de mouvement, d’une bonne alimentation et de moments de réconfort pour évacuer le stress et rester à l’équilibre. Si les éducateurs et éducatrices prennent soin de ces besoins pour les animaux, pourquoi ne pas nous accorder les mêmes attentions à nous-mêmes ?

📚 L’empathie à travers les âges, entre histoire, littérature et sciences

L’étymologie de l’empathie

Le terme « empathie » trouve ses racines dans le grec ancien avec le mot ἐμπάθεια (empatheia), formé de « ἐν » (en) signifiant « dans », et « πάθος » (pathos) désignant la « souffrance » ou « émotion ». Dans sa première acception, ἐμπάθεια était associé à l’idée de « passion », voire d’« excès émotionnel », comme le montrent des textes de Ptolémée ou Hiéroclès.

Mur d'une salle de classe
Mur de ma salle de classe, qui combine quatre langues pour « Le fil rouge des émotions » : le grec ancien (παθῶν), le latin (passionum), le français et l’italien (emozioni).

C’est au XXe siècle que le terme « empathy » a fait son apparition en anglais, à partir de l’allemand « Einfühlung », utilisé initialement dans l’esthétique pour décrire l’acte de « ressentir en soi » les émotions d’une œuvre d’art. Le sens moderne de l’empathie, à savoir la capacité à comprendre et partager les émotions d’autrui, s’est ensuite progressivement imposé.

Ainsi, l’étymologie de l’empathie nous raconte un voyage fascinant : partant d’un concept lié aux passions et aux excès émotionnels, elle a évolué pour devenir un pilier des relations humaines, permettant de comprendre et de partager les ressentis d’autrui de manière bienveillante et constructive.

Citation

La première étape pour donner de l’empathie est de comprendre ce que l’autre ressent.

Marshall Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)

Cette citation souligne l’importance de l’écoute empathique dans nos interactions. En reconnaissant et en comprenant les sentiments des autres, nous pouvons établir des connexions plus profondes et authentiques. L’empathie, selon Marshal Rosenberg, père de la Communication Non-Violente ®, est essentielle pour favoriser des relations harmonieuses et pour désamorcer les conflits, permettant ainsi une communication constructive et respectueuse. Cela rejoint l’idée que l’empathie est une compétence qui peut être cultivée et mise en pratique au quotidien.

Les bienfaits de l’empathie

Des études démontrent que l’empathie est essentielle non seulement pour le bien-être individuel, mais aussi pour la santé des relations sociales. En cultivant l’empathie, nous contribuons à un environnement plus harmonieux et solidaire.

Amélioration des relations interpersonnelles

L’empathie favorise des interactions positives et renforce les liens affectifs, augmentant ainsi la satisfaction relationnelle.1

Réduction du stress et de l’anxiété

Être capable de ressentir et de comprendre les émotions des autres peut contribuer à réduire notre propre stress et favoriser un climat relationnel positif.2

Augmentation du bien-être psychologique

L’empathie est associée à une meilleure santé mentale et à un sentiment accru de bonheur.3

Comportements prosociaux et altruistes

Les personnes empathiques sont plus enclines à aider les autres et à s’engager dans des comportements altruistes.4

Développement des compétences émotionnelles

L’empathie améliore la capacité à reconnaître et à gérer ses propres émotions, renforçant ainsi l’intelligence émotionnelle.5

🛠️ Guide d’application

Pour ceux et celles qui souhaitent approfondir l’exploration de cette émotion, voici quelques conseils pour vous lancer.

La Communication Non-Violente®

Mes élèves et moi avons réalisé cette affiche sur la CNV® et l’avons accrochée dans ma salle de classe.
Elle nous accompagne au quotidien, nous aidant à cultiver l’empathie tout en favorisant un climat d’écoute et de respect.

La Communication Non-Violente® est un outil précieux pour cultiver l’empathie. Elle se fonde sur l’observation des faits sans porter de jugement, ainsi que sur l’expression bienveillante de nos émotions et de nos besoins. Pour approfondir cette approche, des ateliers sont régulièrement organisés, et le livre Des mots sont des fenêtres (ou bien des murs) de Marshall Rosenberg constitue un excellent support si vous souhaitez en savoir plus.

Comment développer l’empathie de nos proches ?

Pour développer l’empathie, il suffit de décrire les faits sans jugement et avec bienveillance. Voici un exemple d’une situation vécue dans le cadre de mon travail, en changeant les prénoms pour préserver l’anonymat de mes élèves.

Noah m’avait confié qu’il en avait assez de se faire moquer par Thomas, qui avait inventé une chanson sur son prénom. De manière informelle, en montant les deux étages depuis la cour pour aller dans ma salle, j’ai eu un court échange avec Thomas. Je lui ai simplement expliqué que j’étais embêtée (« je » + émotion) parce que Léo m’avait dit ressentir un mélange de tristesse et de colère en raison des moqueries. Thomas a été très surpris d’apprendre cela : « C’était pour rire ! Je ne voulais pas le blesser ! » Cette prise de conscience a conduit à des excuses spontanées de sa part, sans que j’aie à intervenir davantage. Cet exemple illustre qu’il suffit parfois de peu pour débloquer une situation douloureuse pour quelqu’un.

L’atelier « Jeu de rôle »

J’ai créé pour mes élèves un atelier « Jeu de rôle » pour enseigner l’empathie et la responsabilisation face au harcèlement. Se faisant, j’ai souhaité semer les graines d’une culture de l’empathie et de la responsabilisation chez les jeunes.

Retrouvez-le en vous inscrivant au Sommet du Harcèlement scolaire dans lequel j’interviens en tant que référente Harcèlement.

Que vous soyez enseignant·e, éducateur·trice ou parent·e, ce jeu de rôles, utilisable aussi bien à la maison qu’en classe, encouragera les jeunes à adopter des comportements constructifs face à des situations de harcèlement. En offrant une approche concrète, j’espère inspirer des attitudes d’entraide, de solidarité et de respect, afin de les aider à devenir des acteurs·trices du changement, pleinement engagé·e·s contre le harcèlement.

Partagez vos écrits

Je vous invite à partager vos réflexions ou des extraits de vos écrits dans les commentaires. Cet espace est bienveillant, libre de jugement, et dédié à l’entraide. Ensemble, pas à pas, nous pouvons progresser dans la compréhension et la gestion de nos émotions.

En savoir plus sur la Fondation

La Fondation Frédéric Gaillanne est la 1ère école d’éducation de chiens guides en Europe exclusivement destinée aux enfants aveugles et malvoyants âgés de 12 à 18 ans. Frédéric Gaillanne, devenu aveugle à l’âge de 19 ans suite à un accident de voiture, a imaginé et créé cette école à l’Isle-sur-la-Sorgue.

En offrant un chien guide à un enfant aux yeux éteints, nous lui apportons peut-être cette lumière qu’il n’a plus. Un chien, un enfant, une image de bonheur où le cœur de ces deux êtres bat à l’unisson au rythme d’une chanson. La chanson de la vie.

Frédéric Gaillanne, Président Fondateur
Cette sculpture en marbre, connue sous le nom de Jennings Dog6 et exposée aujourd’hui au British Museum de Londres, est une copie romaine d’un molosse en bronze datant de l’époque hellénistique. Les molosses sont fréquemment évoqués dans les sources anciennes : Aristophane, le dramaturge comique du Ve siècle avant J.-C., évoque les dangers de tenter de franchir une porte gardée par un chien molosse, tandis qu’on dit que l’homme d’État et général athénien Alcibiade en possédait un à qui il avait fait couper la queue.

✍️ En savoir plus sur le challenge et sur Lison Novaretti, l’autrice de cet article

Cliquez ici pour en savoir plus sur le challenge 44 émotions en 44 semaines.

Cliquez ici pour en savoir plus sur Lison Novaretti. Vous pouvez également la suivre sur Instagram ou sur Facebook.

  1. Davis, M. H. Empathy : A Social Psychological Approach (1996). Dans ce livre, Mark Davis discute des différentes facettes de l’empathie et de son influence sur les relations humaines. ↩︎
  2. Kessler, E. M., & Staudinger, U. M. The effects of empathy on psychological well-being. Journal of Happiness Studies (2009), 10(3), 297-320. Cet article examine comment l’empathie peut atténuer le stress et améliorer le bien-être psychologique. ↩︎
  3. Gilead, M., & Heller, D. The effects of empathy on psychological well-being. Personality and Individual Differences (2018), 134, 142-146. Cet article explore les résultats des recherches sur l’empathie et ses effets positifs sur le bien-être psychologique. ↩︎
  4. Eisenberg, N., & Miller, P. A. The relation of empathy to prosocial and related behaviors. Psychological Bulletin (1987), 101(1), 91-119. Cet article examine les liens entre l’empathie et les comportements prosociaux. ↩︎
  5. Salovey, P., & Mayer, J. D. Emotional intelligence. Imagination, Cognition and Personality (1990), 9(3), 185-211. Cet article explore les différentes dimensions de l’intelligence émotionnelle, soulignant le rôle de l’empathie dans son développement. ↩︎
  6. Jennings Dog. Cette sculpture doit son surnom à Henry Constantine Jennings (1731-1819), qui en fit l’acquisition à Rome dans les années 1750. ↩︎

18 réponses à “L’empathie”

  1. Avatar de Mathilde
    Mathilde

    À travers les troubles familiaux passés et récents, ton article me donne envie d’offrir de l’empathie à ma mère et ma soeur au lieu de leur en vouloir.
    Merci pour ton article Lison 🙂

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci infiniment, Mathilde, pour ton retour, ça me touche énormément. 💛 Je suis vraiment heureuse que mon article t’inspire dans ce sens. Je crois qu’on a beaucoup à s’apporter et à s’épauler mutuellement dans ce genre de démarche. C’est précieux de pouvoir partager ces réflexions ensemble.
      Merci encore pour ton message, ça me fait chaud au cœur !

  2. Avatar de Marion

    Waouh quel article complet! Je me retrouve totalement dans le personnage empathique, parfois trop ? Et l’ironie de la vie m’a fait vivre 7 ans avec un homme très peu empathique et émotionnellement bloqué, ça a été compliqué de lui faire comprendre ma sensibilité/empathie. Mais la CNV m’a pas mal aidée à lui faire comprendre mes ressentis puis au fur et à mesure à l’aider aussi à exprimer ce qu’il avait du mal à dire…
    Par contre, si je reviens à moi, je trouve que ce qui est dur c’est de trouver cet équilibre pour doser mon empathie. As-tu des conseils ?

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci beaucoup pour ton commentaire et pour avoir partagé ton expérience, Marion, ça me touche beaucoup. Je comprends tout à fait le défi de naviguer entre une forte empathie et la nécessité de se protéger émotionnellement, surtout dans une relation où les sensibilités sont si différentes. La CNV est un outil précieux pour créer des ponts, et je suis ravie d’apprendre qu’elle t’a aidée.

      Pour t’accompagner dans la recherche de cet équilibre, je te recommande vivement le livre « Pourquoi les femmes font des burn-outs ? Le guide féministe pour en finir scientifiquement avec le cycle infernal du stress » par Émilie et Amélia Nagoski. Elles abordent l’épuisement émotionnel et expliquent que ce dernier résulte souvent de préoccupations trop importantes et prolongées. Les autrices envisagent des émotions comme des tunnels : si nous les traversons complètement, nous trouvons la lumière à la sortie. L’épuisement survient lorsque nous restons coincées dans une émotion.

      Elles mettent également en avant l’importance d’achever le cycle de réponse au stress, qui nécessite une approche corporelle plutôt qu’intellectuelle. Elles suggèrent plusieurs pratiques, comme des exercices de respiration, des interactions sociales positives, le rire, et même une bonne crise de larmes !

      Mon conseil serait d’intégrer une activité physique dans ta routine quotidienne, comme la marche. Être à l’extérieur et ressentir le mouvement de tes pieds sur le sol peut vraiment aider à évacuer les émotions accumulées. En parallèle, le tapping, qui consiste à tapoter sur des points spécifiques du corps tout en se concentrant sur ses émotions, peut également être un excellent moyen de libérer les tensions. Ces deux pratiques te permettront de reconnecter avec ton corps et d’apaiser ton esprit…et donc de trouver l’équilibre.

      N’hésite pas à me dire ce que tu en penses si tu décides de lire ce livre ou d’essayer ces suggestions !

  3. Avatar de Psycho-Plume

    Merci pour cet article, véritable mine d’or sur le sujet avec autant d’aspects explicatifs que d’expériences stimulantes de mise en pratique.

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci pour ton retour, Olivia. Ton message me touche particulièrement, surtout venant de toi, dont j’admire beaucoup le travail et les écrits. ☺️

  4. Avatar de Vincent
    Vincent

    Article hyper riche qui m’a beaucoup touché.
    Sa lecture fait du bien, un grand merci 🙂

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Je te remercie pour ton retour, Vincent. Je suis vraiment contente que la lecture de mon article t’ait apporté quelque chose. ☺️

  5. Avatar de Origami Mama
    Origami Mama

    C’est vrai, je n’avais jamais vraiment réfléchi aux différences entre la sympathie et l’empathie. Très intéressant !

    Je suis d’accord avec toi, la roue des émotions marche très bien pour ajuster le curseur sur ce qu’on ressent et sur nos besoins. Je suis fan !

    Et quelle expérience que de faire confiance à un chien d’aveugles ! Woow, j’admire, ça demande un lâcher prise considérable ! J’ai essayé à plusieurs reprises de simplement marcher les yeux fermés dans des endroits dégagés et sans risques, mais réellement, c’est très difficile d’aller au-delà de 10 pas.

  6. Avatar de Lison Novaretti

    Merci beaucoup pour ton retour, Ana ! Je suis contente que la distinction entre sympathie et empathie t’ait interpellée. C’est vrai que c’est une nuance importante, surtout lorsqu’on veut accompagner quelqu’un de manière authentique.

    Concernant la roue des émotions, c’est un super outil, n’est-ce pas ? Il aide vraiment à mieux comprendre ce qu’on traverse intérieurement et à ajuster nos réponses en fonction de nos besoins.

    Et oui, faire confiance à un chien guide demande un vrai lâcher prise ! C’est impressionnant comme expérience, on se rend compte à quel point nos repères sont chamboulés. Je te comprends totalement quand tu dis que marcher les yeux fermés est un défi en soi. C’est fascinant de voir combien la perte de la vue amplifie les autres sensations et nous pousse à nous reconnecter autrement à notre environnement.

    Merci encore pour ton message, ça me fait plaisir de partager ces réflexions avec toi !

  7. Avatar de Elise d'OptimismeCool

    Merci pour cet article qui est une véritable leçon de vie. J’ai été particulièrement touchée par les témoignages des enfants et la manière dont leurs chiens guides ont transformé leur quotidien. Cet article nous rappelle que l’empathie n’est pas seulement innée, elle se cultive et peut réellement changer nos vies. Un grand merci pour ce moment d’humanité qui résonne longtemps après lecture !

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci beaucoup pour ton retour si chaleureux, Élise. Je suis vraiment touchée par tes mots. ☺️ Je suis d’accord avec toi : l’empathie se cultive, elle grandit à travers nos expériences et nos efforts. Je suis heureuse que cet article ait résonné en toi, et j’espère qu’il continuera d’accompagner ton cheminement sur ce sujet…

  8. Avatar de Florian

    Merci beaucoup pour ce partage et ces réflexions qui me touchent beaucoup. L’empathie est tellement importante, à la fois pour éviter les cas de harcèlement, encore beaucoup trop présents, mais aussi dans toute la vie ensuite, pour aller vers une société un peu plus juste et moins compétitive. J’ai un peu fait la même expérience que toi dans des cercles de partage et c’est assez bouleversant.
    Ca m’a fait pensé à la méditation, qui m’a beaucoup aidé et m’aide toujours à me reconnecter à ce que je ressens pour être un peu plus au clair sur ces émotions. L’approche de la CNV est super mais j’ai eu un peu de mal avec ce côté très intellectuel je trouve (compliqué de mettre des mots sur ses émotions quand on a pas appris à les reconnaitre ou qu’on est pas à l’aise avec cet aspect).
    Ca m’a aussi fait pensé aux films qui montrent des réalités qu’on ne voit pas (handicap, transidentié, femmes sdf, etc).
    Je ne sais pas si tu en as déjà parlé, mais je serais curieux d’en savoir plus sur les « cours d’empathie » qui ont été mis en place dans l’éducation nationale 🙂

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci beaucoup pour ton commentaire détaillé, Florian. Je suis ravie que l’article t’ait touché, et je partage entièrement ton avis : l’empathie est essentielle, non seulement pour prévenir des situations comme le harcèlement, mais aussi pour favoriser une société plus bienveillante et solidaire.

      Je comprends tout à fait ce que tu dis sur la CNV. Son côté structuré peut effectivement sembler rigide, surtout lorsqu’on n’est pas habitué à exprimer ses émotions. C’est en partie pour cela que je me suis lancée le défi de décrire 44 émotions en 44 semaines. Je suis convaincue que plus on met des mots sur nos ressentis, plus on apprend à mieux les apprivoiser. Concernant le bonhomme OSBD, je l’ai affiché en classe, et il m’aide à désamorcer des échanges un peu tendus entre élèves. C’est un outil précieux pour faire baisser la tension quand certains se parlent « en mode chacal » !

      Quant aux cours d’empathie dans l’Éducation nationale, il existe plusieurs ressources sur Eduscol, mais chaque établissement adapte ces initiatives en fonction de ses besoins. Cela signifie qu’il n’y a pas, par exemple, « 1h d’empathie » programmée par semaine. On accompagne plutôt les élèves à développer cette compétence tout au long de l’année, en intégrant les émotions dans les apprentissages. Concrètement, en cours de français (ma matière), je peux demander à mes élèves d’imaginer ce que ressent tel ou tel personnage, et c’est ainsi que je déroule « le fil rouge des émotions » au fil de ma progression…

  9. Avatar de Maryse
    Maryse

    J’apprécie chacune de tes phrases. Si bien menées. JOLI STYLE D’UNE PERSONNE BELLE… MA NIÈCE. 🥰

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci pour tes mots et ton soutien 🥹

  10. Avatar de Estelle Piazza
    Estelle Piazza

    Bravo pour ce challenge sur les émotions que j’ai hâte de découvrir durant 44 semaines 😍

    Très bel article sur l’empathie 💕

    Etant de nature fort empathique c’est avec beaucoup d’attention que j’ai lu votre article, très touchée également par les chiens guides, j’avais d’ailleurs vu un reportage TV sur les chiens guides pour les enfants, cela m’a beaucoup touché. A travers une série que regarde ma fille « un ami aux petits soins » sur netflix (j’avoue je regarde avec elle 😅) j’ai également appris qu’il existait des chiens de soutien émotionnel. Incroyable ce lien entre l’animal et l’enfant mais aussi l’apaisement qu’il lui procure. Ayant un chien je suis plus que convaincue du lien fort qui se crée.

    1. Avatar de Lison Novaretti

      Merci infiniment, Estelle, pour votre enthousiasme et votre confiance ! ☺️ Votre message est une grande motivation pour moi dans ce défi d’écriture, et je me réjouis de partager les prochaines étapes avec vous.

      Merci également pour votre partage, qui est très touchant. 🥰 Le lien que vous décrivez avec votre chien, tout comme la série que vous regardez avec votre fille, illustrent si bien cette connexion unique et émotionnelle entre l’animal et l’humain 🐾, et l’apaisement profond qu’elle peut offrir. 💫 Il y a une vraie magie dans ces liens, et c’est un cadeau précieux que de les voir et de les transmettre ainsi.

      Au plaisir de vous lire à nouveau !

N'hésitez pas à partager vos commentaires suite à la lecture de cet article.

18
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x